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À la recherche des salamandres

Chercher des salamandres est une vraie loterie. Vous soulevez des cailloux et des bouts de bois trempés pour vous retrouver avec un dangereux mille-pattes luisant, un ver blanc gros comme le pouce ou, avec un peu de chance, une petite salamandre en voie d’extinction.

Après avoir passé une semaine à chercher ces rares amphibiens dans la Sierra Gorda, au cœur de la biodiversité mexicaine, nous avions presque perdu espoir, poussant de nos bottes chaque bout d’écorce humide, abattus de ne pas trouver trace de ces créatures qui prospèrent dans l’ombre et l’humidité.

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Roberto, responsable du programme de conservation territorial, et en relation avec notre partenaire et l’antenne locale de World Land Trust (GESG : Gruppo Ecologico Sierra Gorga), nous guidait avec facilité à travers la brume et les pistes presque invisibles des forêts tropicales du Guayamé. De toute l’année, il n’avait pas encore vu la moindre salamandre au sein des réserves du GESG.

Où étaient-elles allées ? C’est ce que nous nous demandions, tout en scrutant, pleins d’espoir, les bromélias éclatants perchés dans les arbres et les tapis de mousse étalés à nos pieds. Avaient-elles été victimes de la chytridiomycose, une maladie pandémique fatale aux amphibiens ? Avaient-elles déjà été affectées par le changement climatique ?

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Jusqu’à ce que, finalement, bingo ! Une forme torsadée sous une branche morte, à première vue sans vie, mais avec rapidement des yeux brillants qui émergeaient de ce microcosme. Nous venions de trouver la première salamandre de la Sierra Gorda. Roberto ne parvenait pas à identifier son espèce à cause de ses couleurs, mélange de rouille et de ciel d’orage. Était-ce possible que ce soit la première répertoriée de la région ?

Nous attendons toujours son identification scientifique, mais d’après Roberto peu importe. Elle sera forcément une espèce rare, menacée par la disparition de son habitat naturel et les changements climatiques. Trouver une telle espèce nous remplit d’espoir. D’autres créatures invisibles doivent être ici cachées et protégées. Ceci, grâce à la réserve de la Sierra Gorda !

Nina Seale reporter pour GESG partenaire anglais de World Land Trust